Программа кандидатского экзамена для аспирантов по немецкому языку и методические рекомендации составлены в соответствии со следующими документами федерального и вузовского уровня: Федеральный закон Российской Федерации от 29 декабря 2012 г.


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Branche de la connaissance – journalisme
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Journalisme
Radio, presse, télé, Web... Supports régionaux, nationaux ou internationaux... Le journalisme a plusieurs facettes qui toutes nécessitent l’apprentissage de techniques professionnelles.

Si le métier reste encore ouvert aux autodidactes, la grande majorité des nouveaux titulaires de carte de presse sont aujourd'hui diplômés d'une formation spécialisée.

Les formations en journalisme reconnues par la profession forment des jeunes rapidement opérationnels (grâce aux nombreux journaux-écoles et stages pratiques incontournables pour se faire connaître dans ce milieu), offrent une approche transversale des différents médias, et sont des lieux d'apprentissage des techniques de la presse écrite et de l'audiovisuel. Face au développement actuel des bimédias, entreprises de presse se déclinant en parallèle sur le support papier/audiovisuel et sur le support numérique, la maîtrise de ces différents outils est de mise.

Avec l'IUT de Nice, on compte désormais 14 cursus reconnus par la profession. Cette reconnaissance est la garantie d'une qualité générale de la formation et d'une adaptation aux besoins des professionnels. La reconnaissance est délivrée pour 5 ans par la CPNEJ (Commission paritaire nationale pour l'emploi des journalistes).

En dehors des 3 IUT, les autres formations décernent un diplôme à bac+5. Les atouts de ces formations sont la polyvalence et la professionnalisation. La plupart des écoles recrutent à partir de bac+3. Toutes sélectionnent leurs étudiants sur concours très sélectifs (de 5 à 10 % de réussite).

Ces dernières années, les établissements privés formant au journalisme se sont multipliés. On en compte plusieurs dizaines. La plupart dispensent une formation en 2 ou 3 années en presse écrite, radio et télévision. Assurez-vous que les filières communication et journalisme soient bien distinctes. Vérifiez aussi l'importance des exercices pratiques, le profil des enseignants et les modalités des stages.

Ces établissements sont moins sélectifs que les écoles reconnues, ils recrutent surtout au bac ou au niveau bac. Le coût de la formation fluctue entre 3.000 et 8.000 € l'année.

Une spécialisation est possible en licence pro (bac+3), notamment à Bordeaux 3 (presse et édition d'entreprise), Lille 3 (presse hebdomadaire régionale, avec l'ESJ), Nice (journa­lisme audiovisuel), Lannion (licence pro de journalisme).

Après une licence, il existe près d'une vingtaine de masters en journalisme, dont certains sont très spécialisés : journalistes scientifiques à Lille 1 (en partenariat avec l'ESJ), journalisme juridique (Aix-Marseille Université), journalisme européen (Paris 3) ou journalisme culturel (Paris 3).
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Naissance de la presse en Allemagne et en France
Le premier périodique imprimé au monde, un hebdomadaire de quatre pages, titré Relation (titre complet: Relation aller Fürnemmen und gedenckwürdigen Historien), fut lancé à Strasbourg en décembre 1605 par Johann Carolus.

Conscient du pouvoir que représente la diffusion des écrits, la royauté a toujours veillé à exercer un contrôle rigoureux. Le roi de France Louis XI crée une Poste royale en 1462. Auparavant, celles-ci circulaient grâce à des manuscrits, ou à des feuilles imprimées occasionnelles. Les premières répondaient à un besoin croissant d'information des banquiers et des marchands italiens et allemands, tandis que les secondes permettaient aux imprimeurs d'étendre leur marché au-delà de celui du livre et de répondre à une attente grandissante des lecteurs. Ces feuilles volantes restaient occasionnelles, même si parfois elles formaient des séries numérotées.

Sous l'Ancien Régime, faire paraître un journal impliquait avoir obtenu un privilège et une autorisation préalable. C'était le cas notamment du premier grand périodique français, La Gazette: son rédacteur, Théophraste Renaudot, avait obtenu dès 1631 un privilège royal l'autorisant à publier, grâce à l'intervention du cardinal de Richelieu.

Au cours du XVI-ème siècle, des publications de nouvelles commencèrent à voir le jour, sous forme d'occasionnels relatant des batailles, la visite d'un important personnage… ou de «canards», faits-divers plus ou moins arrangés destinés à effrayer un peu le bon peuple. Ces brochures mettent en scène de mauvais catholiques: magiciens, usuriers… qui périssent, souvent punis par le diable… Au siècle suivant, diverses séries de publications plus ou moins régulièrement hebdomadaires ou bimensuelles apparurent, non indépendamment du fait que les courriers postaux quittaient les grandes villes une fois par semaine. Elles naissent dans les villes allemandes, dans les Pays-Bas autrichiens et dans les Provinces-Unies et passent ensuite en Angleterre, en France, en Italie et dans le reste de l'Europe. Elles contenaient en général des informations concernant la politique extérieure et les guerres, laissant la politique intérieure de côté, ce qui s'explique étant donné le très grand contrôle que le pouvoir s'efforça d'exercer dès le départ sur la presse.

Par ailleurs, ces périodiques ne firent pas disparaître les écrits non-périodiques ou les manuscrits: ceux-ci se développèrent au contraire durant le xviie et le XVII-ème siècle. Il faudra même attendre la fin du xixe siècle avec la naissance de la presse à bon marché pour voir disparaître une littérature populaire de colportage bien vivante.

Le développement progressif de la presse écrite doit être située dans son contexte: «Une série de facteurs politiques, économiques et intellectuels conjuguèrent leurs effets pour accroître notablement la soif de nouvelles en Occident. La Renaissance, puis la Réforme multiplièrent les curiosités. Les grandes découvertes élargirent l'horizon européen. Les progrès des échanges bancaires et commerciaux entraînaient un développement parallèle des échanges d'information. Les grands conflits qui déchirent l'Occident au xvie siècle nourrissaient des courants et des besoins d'information».

Les écrits en langue vulgaire (c'est-à-dire dans une autre langue que le latin) sont peu nombreux, et encore moins nombreux à être conservés à la fin du Moyen Âge. Plus rares encore sont ceux qui ont franchi les cinq siècles menant jusqu'à nous. Les archives municipales de Gap détiennent cependant un trésor: les transitons de Molines, des registres familiaux, du nom des chemins de montagne qu'ils «couvraient», écrit par la famille chargée de l'entretien du chemin, qui bien souvent longeait les canaux d'irrigation.

Ces cahiers relatent non seulement les détails sur l'entretien de ces chemins, mais aussi tous les événements s'y étant déroulés
Branche de la connaissance – CULTUROLOGIE
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Discours culturologique
La culturologie, qui se veut une science, a été bien étudiée par Jutta Scherrer et Marlène Laruelle; elle est apparue à la fin des années 1980 et s’est développée en tant que matière d’enseignement secondaire et supérieur après la chute de l’URSS. Elle s’inscrit dans la recherche, lancée par Eltsine en 1996, d’une «idée nationale», comme dans le «programme gouvernemental d’éducation patriotique des citoyens de la Fédération russe» fixé par le président Poutine en mars 2001. Il s’agit d’une idéologie de rechange, professée souvent par d’anciens enseignants du marxisme-léninisme reconvertis, la lutte des classes étant remplacée par la théorie du développement cyclique des civilisations et leur opposition. La culturologie, qui est – depuis 2000 – une nouvelle spécialité dans laquelle sont soutenues des thèses et qui a donné lieu à quantité de manuels, hésite entre un enseignement de culture générale et une histoire des théories de la culture. Elle a pour but la construction, d’abord dans la jeunesse, d’une nouvelle identité russe, ou russienne dans le meilleur des cas, basée sur les valeurs traditionnelles, au premier plan desquelles on trouve l’orthodoxie, sécularisée en facteur culturel ou civilisationniste. Scherrer et Laruelle ont analysé un nombre important de manuels de culturologie destinés à l’enseignement secondaire ou supérieur. Si la quête identitaire d’une nation qui a perdu brutalement ses repères – positifs ou négatifs – et qui n’a pas réalisé le saut dans l’avenir radieux de la démocratie qu’on lui promettait leur paraît tout à fait légitime, c’est la confusion des genres – science, idéologie –, des concepts et le manque de solidité méthodologique, l’orientation plus ou moins nationaliste de ces manuels qui les ont frappées.

La culturologie découpe le monde, à la suite de Nikolaj Danilevski, Oswald Spengler, Arnold Joseph Toynbee ou Samuel Huntington, en aires religio-civilisationnelles – Occident, ou aire atlantiste, aire slavo-orthodoxe, aire musulmane. Les institutions politiques, économiques, juridiques sont ignorées, au profit d’«explications uniquement culturalistes et essentialistes, qui réifient plus qu’elles «n’humanisent» les problèmes posés». Scherrer parle de «culturosophie».

Le concept d’«idée russe» est repris par tous les manuels: c’est un code culturel extrêmement complexe, lit-on dans un manuel, qui apparaît mystérieux et inaccessible à la connaissance rationnelle («On ne peut comprendre la Russie par l’intellect»). Cela s’explique non seulement par les dimensions et la profondeur de son cosmos, mais par le caractère unique de sa structure, irréductible à des formes idéologiques rationnelles et exprimée dans le «plasma» des phénomènes mentaux irrationnels, dans la tension de leurs contradictions.

À travers ce charabia métaphorique pseudo-scientifique et irrationnel, c’est l’universalisme des Lumières, qui effacerait les différences nationales, qui est rejeté. Contre la mondialisation – appelée «globalisation» – et un impérialisme culturel américano-occidental, la Russie affirme sa spécificité, ce que fait aussi la France avec l’exception française ou autres expressions identitaires, mais la Russie fait de son altérité une essence supérieure et parfois messianique. Elle se perçoit comme une forteresse assiégée par une russophobie qui s’étalerait dans tous les médias occidentaux, et en même temps, elle justifie « culturologiquement » cet enfermement. Le rejet de l’Occident est considéré « comme une nécessité quasi biologique, puisque le xxe siècle aurait prouvé que «la transplantation, l’emprunt mécanique d’éléments culturels ne peut pas donner de résultats positifs». La culturologie sert à justifier la politique de l’État fort, de la démocratie dirigée, du refus – jusqu’en 2002 – de la vente des terres, toutes particularités qui seraient constitutives de l’«âme russe» – souvent rebaptisée en «mentalité» (mentalitet russe, les mots étrangers n’effrayant pas la conscience nationale des culturologues).

Ce discours culturologique a contaminé le discours économique, dont je ne dirai qu’un mot, car Myriam Désert l’a bien analysé dans une intervention à la Maison des sciences de l’homme, en avril 2005 («Les représentations économiques ethnicisées» (à paraître en ligne sur le site du Centre Est-Ouest). À partir d’une analyse, principalement, des articles de Voprosy èkonomiki (Questions d’économie), Myriam Désert montre que l’échec de la transition libérale en Russie a été expliqué par l’existence d’une mentalité économique particulière à la Russie, contribuant à alimenter, dans la seconde moitié des années 1990, le discours sur la spécificité russe.

L’idée que «les réformes se sont brisées sur l’esprit national» devient un lieu commun et l’imaginaire ethnicisé se répand. [...] La «culture russe» détermine une conception différente de la personne… et donc du «sujet économique». L’homme russe, s’il a connu le culte de la raison avec l’idéologie bolchevik, n’a pas connu la rationalisation du siècle des Lumières; il est pour ce motif supposé guidé par une logique autre que la rationalité économique basique. Le principe du calcul économique lui serait étranger; il ne peut donc être envisagé comme Homo economicus et cela serait la cause de l’échec des transferts de modèles purement rationalistes. Selon les auteurs, cette mentalité « ethno-économique » est un handicap ou au contraire un atout – contre la mondialisation.
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L’institutionnalisation de la nouvelle discipline
La culturologie se veut une discipline des plus variées dont le « noyau dur » reste difficile à cerner. Elle reste encore une science jeune, sans vision définitive et consensuelle de ses objectifs. Il existe cependant une préhistoire de la culturologie, à rechercher dans les discrètes tentatives, visibles dès les années 60, de réhabiliter la terminologie de la « culture » dans les publications soviétiques. Sur la question des origines de cette mode culturologique....

La culturologie est obligatoire dans les écoles primaires et secondaires. Dans les écoles, la culturologie est moins engagée... et fait partie des nouvelles disciplines institutionnalisées à la chute de l’Union soviétique, en même temps que « l’introduction à la citoyenneté » [graždanovedenie], un cours lui aussi exigé de la première à la onzième classe. La culturologie est également presque incontournable lors de la première année d’enseignement supérieur, que le cursus soit en sciences humaines, en sciences exactes et naturelles, en droit, en économie, en médecine ou bien encore dans les cursus techniques, particulièrement nombreux en ex-URSS. L’enseignement en culturologie est le plus souvent poursuivi en deuxième année sous la forme d’une introduction à la philosophie. Dans de nombreuses universités, en particulier en province, les professeurs de culturologie sont d’anciens enseignants de marxisme, de matérialisme dialectique [diamat] ou bien encore parfois d’athéisme.

Les premiers enseignements dits de culturologie apparaissent en Russie à la fin des années 80 et prennent toute leur ampleur dans la décennie suivante. En 1995, le ministère de l’Éducation nationale formalise pour la première fois les «standards» nécessaires à l’obtention d’un diplôme de fin de cinquième année ayant pour spécialité la culturologie. Il reconnaît par la suite un doctorat de IIIe cycle puis, en 2000, un doctorat d’État en culturologie. Selon les termes du ministère, la culturologie «se fonde sur l’enseignement d’un bloc de disciplines socio-économiques et humaines, de disciplines des sciences exactes et naturelles et sur un cycle de disciplines spécialisées, approfondies par des cours spécialisés, la rédaction de trois travaux, la soutenance d’un mémoire et l’initiation à la pratique pédagogique. Standard du ministère de l’Éducation nationale pour...». Le cursus classique en cinq ans comprend aujourd’hui, selon la révision des standards effectuée en 2000, des enseignements diversifiés: culturologie proprement dite, histoire des religions, histoire nationale et mondiale, philosophie, sociologie, psychologie, histoire des sciences, informatique, langues étrangères, linguistique, sémiotique, folkloristique, muséographie, etc., dans des combinaisons diverses laissées en partie à l’appréciation de l’étudiant. La spécialisation en culturologie obtenue au bout de cinq années d’études donne le droit d’enseigner cette même discipline dans les établissements primaires et secondaires de la Fédération de Russie.

Toutes les grandes universités russes disposent aujourd’hui d’une chaire de culturologie, cette dernière étant associée à d’autres disciplines en fonction de la spécialisation originelle de chacun des culturologues en poste: philosophie, théories de la culture, pédagogie, histoire des religions, histoire de l’art, langues étrangères, orientalisme, etc. La nouvelle discipline remplit des fonctions très diversifiées: la plus courante est de remplacer les chaires de diamat et de proposer une nouvelle vision de ce que devrait être la «culture générale» en Russie. Elle peut également se présenter comme une science appliquée: l’Académie en sciences humaines et sociales de Moscou dispose par exemple d’une faculté dite «de culturologie et communication interculturelle», qui forme aux métiers du tourisme; l’Institut russe de culturologie propose quant à lui une préparation aux métiers de conservateur, restaurateur, protection des monuments et muséologie.

Il existe enfin une culturologie «de haut niveau», qui emploie d’ailleurs bien plus souvent le terme de théories des cultures que celui de culturologie. Cette appréhension de la nouvelle discipline est avant tout représentée par l’Institut des cultures européennes, né en 1995 de l’association du RGGU (Université russe d’État, Moscou), de l’EHESS (Paris) et de l’Université de la Ruhr (Bochum, Allemagne). Cette collaboration internationale prend place dans... . Cet Institut délivre un diplôme en deux ans de spécialisation en culturologie mais est en fait parallèle au système universitaire classique, puisqu’il intègre des étudiants ayant déjà terminé un cycle d’études dans un institut et regroupe surtout des doctorants. Il conjugue cinq modules d’enseignement: sciences... . Spécialisé sur les cultures modernes et contemporaines de l’Europe, l’Institut propose un enseignement de qualité en histoire de l’art et histoire des courants de pensée des divers pays occidentaux qui est bien éloigné du contenu de la majorité des manuels de culturologie. Il reflète donc la diversité originelle de la discipline et ses possibles évolutions vers une pratique pluridisciplinaire des principales sciences humaines et sociales telle qu’on la retrouve dans de nombreux courants scientifiques occidentaux.

On peut se demander dans quelle mesure la culturologie répond à une demande sociale précise, qu’elle vienne des étudiants ou des anciens professeurs de marxisme amenés, depuis une décennie, à se recycler. Tente-t-elle de répondre à un besoin plus large existant dans la société russe, à un intérêt laïcisé pour la spiritualité, un besoin d’ouverture sur les autres cultures, un appel à l’exotisme et au dépaysement temporel et géographique comme les pays occidentaux peuvent les connaître? Il est en tout cas financièrement intéressant pour les maisons d’édition de publier des ouvrages de culturologie, ceux-ci n’étant pas uniquement achetés par les étudiants mais touchant un public bien plus large. Si l’impact réel de ces manuels reste difficile à mesurer, tous sont diffusés à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires et sont eux-mêmes au nombre de plusieurs dizaines.

Deux définitions possibles de la culturologie coexistent dans les manuels. La première la présente comme un complexe de disciplines regroupant les théories de la littérature, la sociologie de la culture, de la religion ou de la philosophie, les philosophies de l’histoire, les sciences politiques, l’esthétique, la sémiotique, etc. Cette première culturologie se veut profondément comparatiste et se considère comme un enseignement de culture générale. Nombre de manuels sont ainsi constitués d’anthologies de textes occidentaux ou russes. Ils présentent un historique de la culture mondiale, divisée en «aires de civilisation» classiques: les cultures antiques, le Moyen-Âge occidental, la Renaissance et la Réforme, la période contemporaine, «le post-modernisme», chacune étant expliquée dans ses grandes tendances culturelles, artistiques, intellectuelles et religieuses. Certains manuels proposent des analyses plus théoriques autour du terme de «culture»: typologie des cultures, rapport entre art, religion et science, classification selon les cultures de la place de l’homme, des modes de vie, des rapports entre sexes, de l’éducation, etc. Certaines absences peuvent surprendre: ainsi, le rapport... Sous cette forme, la culturologie permet une sensibilisation des étudiants et du public à l’art, aux idées, aux religions, à la pensée philosophique, et participe du sentiment général, en ex-URSS, de devoir réapprendre un savoir tronqué ou oublié.

La seconde définition de la culturologie est nettement plus engagée. La nouvelle discipline serait un méta-système ou une méta-science, en tout cas une nouvelle philosophie de la culture permettant d’éclairer les évolutions du monde. L’auteur du manuel biélorusse, I. A. Leviach, différencie ainsi nettement les deux appréhensions possibles: «si la science de la culture [kul’turovedenie] est l’ensemble de disciplines qui étudient le cosmos sans limites des cultures, la culturologie [kul’turologiâ] est la loi de leur gravitation mondiale. C’est une philosophie de la culture en tant que totalité». Cette seconde vision – qu’elle soit explicite ou sous-entendue – est largement majoritaire dans les manuels et c’est elle qui suscite le plus d’interrogations car elle s’appuie sur plusieurs postulats philosophiques et politiques tout en refusant de les expliciter.

La culturologie en tant que telle n’est pas en vogue dans l’ensemble des républiques post-soviétiques. Ainsi, en Ouzbékistan, le pouvoir a remplacé les cours de marxisme-léninisme par une nouvelle discipline, elle aussi obligatoire dans tous les cursus, la «spiritualité nationale» [milli ma’naviat], instrumentalisant à son profit l’islam. Les fonctions attribuées à la culturologie et à la «spiritualité nationale» permettent cependant de dresser un parallèle entre les deux disciplines: tous les nouveaux pouvoirs post-soviétiques ont cherché à réutiliser à leur profit l’espace institutionnel laissé par l’ancien marxisme-léninisme.
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